
Retour dans le Nord pour la première édition officielle de la boucle du Bassin Minier. Je m’étais engagé comme bénévole sur l’organisation et il y a deux semaines j’ai été missionné pour participer à l’encadrement du groupe comme l’an dernier avec les amis Thomas et Isaac. Je n’ai pas fait beaucoup de long cette année mais peu importe, ce genre d’effort se fait surtout au mentale et groupe est un soutien pour toutes et tous, moi compris. Du fait de mon éloignement dans le sud, je n’ai pas pu participer aux entraînements et faire connaissance avec les participant.e.s mais j’ai suivi leurs aventures et je sais qu’on aura tout le temps de discuter sur la trace.

De retour à Lille, je n’étais pas venu depuis plus de deux mois et je retrouve directement les amis avec un Welsh et quelques bières partagées au Georges V, le spécialiste du plat bien nommé. Un petit trajet en train et me voilà sur le site de Wallers-Arenberg le vendredi après-midi pour retrouver le départ et l’organisation. J’ai suivi toute la logistique, les milliers d’échanges entre tous et je peux vous dire que c’est du sérieux. Ils ont vu les choses en grand, tout est bien organisé, planifié, géré, bien sûr il y a des oublis, des imperfections mais cela pèse peu dans une si belle organisation. Certains avait critiqué le prix de l’organisation et bien je peux dire que pour une fois s’est justifié et chacun.e était plus que content.e de toute l’organisation et du niveau des prestations à l’arrivée.

Après une soirée à rencontrer les concurrent.e.s et une nuit en bivouac au pied du chevalet, c’est le temps du départ après une rencontre rapide de l’équipe, l’ambiance et bonne, je sens que ça va être pas mal. Dans les grandes lignes le plan était de boucler la boucle de 350 de gravel autour du Bassin Minier en moins de 24h, l’an dernier nous avions mis 26h30 mais avec une équipe de 22 personnes, 7 ravitaillements conséquents et surtout une météo bien plus humide. Cette année nous sommes 14, il y aura 4 ravitaillements et la météo est plus clémente, franchement ça peut bien passer et c’est bien passé en 23h09.

Je ne vais pas faire le déroulé de la course mais juste quelques morceaux de choix. Il y en aura un premier vers le km 40 ou discutant en roulant sans les mains sur le vélo ma selle a décidé de sortir de son chariot, le pourquoi, vous lui demanderez, mais toujours est-il que je me suis retrouvé en apesanteur au dessus de ma roue arrière avec une belle chute qui s’en est suivie. Ma cuisse gauche s’est brûlée avec le frottement sur le pneu, je me suis réceptionné sur le genou droit sur le bitume et la malléole gauche est venue également se frotter au bitume, mettez ça au milieu d’un peloton, c’est assez impressionnant. Au final ce ne sont que quelques égratignures sans gravité, heureusement que Estelle qui me suivait a eu le bon réflexe pour ne pas me rouler dessus. Un peu sonné au début, après un passage avec le staff médical au CP1 tout était nettoyé, pansé et j’étais d’attaque pour la suite.


Entre le CP 1 et 2, il nous manquait un peu de salé et Jean nous est venu en aide au niveau de Oignies avec un ravito sauvage de sandwichs, merci à lui, au delà de l’apport calorique, c’est bien le moral qui est le plus remonté.

Une fois au CP2 sur le site du 11/19 à Loos-en-Gohelle, l’accueil était royal avec le poulet-coco que nous attendions tant, dégusté sur un roof top avec une vue sur le stade Bollaert, que demander de plus.


Après quelques terrils nous arrivions avec la nuit sur Béthune, nous avons croisé les 24h de la gare d’eau, une course de 24h, évidemment, à pied qui était partie à 10h comme nous, avec tout le respect que j’ai pour eux, vu l’heure tardive cela avait plus les allures d’une course de zombies vu l’état des participants, les épreuves en course à pied se révèlent un poil plus difficile qu’à vélo apparemment 😉 Juste après cet épisode c’était un autre ravitaillement sauvage qui nous attendait, la famille d’Isaac nous avait prévu quelques Jupi nocturnes pour nous remettre en jambe avant d’attaquer les bosses de la nuit. Avec Isaac et Tom nous avons décidé de prolonger un peu la pause et de laisser partir le groupe, 10 minutes après nous les avons retrouvés dans un parc en train de tourner autour d’un arbre, ils étaient perdus sans leurs GO.
La nuit s’est bien déroulée avec un autre ravitaillement pizza bien animé par les bénévoles dans la forêt d’Olhain qui nous a mis en jambes pour avancer vers le dernier CP au Parc des Iles. Une crevaison (la seule ?!?) nous a imposé une payse à Souchez vers 3h du matin où la fatigue aidant, nous sommes parti dans un fou rire à propos de la comparaison entre les gonfleurs électriques… À partir du CP 4 il nous restait 70 km que nous avons affronté sereinement sachant que nous étions dans les temps pour être en moins de 24h. Les plus grosses difficultés étaient la fatigue physique et mentale qui commençait à être difficile à gérer sans compter sur les quelques secteurs pavés.

Arrivés dans les derniers km s’était la délivrance, avec les GO nous avons laissé filer le groupe qui a montré beaucoup de courage et de bonne humeur sur toute l’épreuve malgré la fatigue et les nombreuses barrières à passer… J’ai cru qu’il allait exploser la dernière. Elles et ils se sont montrés tous combattifs en particulier Valérie, Estelle, Pauline et Guillaume qui ont su dépasser leurs limites pour accomplir ce que beaucoup de personnes pourraient estimer être impossible et Patrick, qui ne faisait pas partie du groupe à l’origine mais qui s’est greffé et a été un partenaire incroyable, avec une bonne humeur et une joie de vivre qui a plu à tout le monde. Il mérite largement sa place dans le groupe. Nous avons fini cette boucle un peu déboussolés au niveau rythme, entamant l’apéro à 10h et sentant la fatigue m’envahir dès que je n’étais plus sollicité. C’était une fois de plus une grosse aventure humaine pour moi, gérant l’avant du groupe, je n’ai pas pu approfondir les relations avec tout le monde, mais j’en ai partagé assez pour les apprécier, il y a de grandes chances que je sois encore là l’an prochain pour en découvrir de nouveaux !
Je m’en retourne à Bédoin vide physiquement mais rechargé moralement pour affronter la deuxième moitié de la saison au pied du Ventoux.
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