Pour le voyageur à vélo qui souhaitent découvrir de nouveaux horizons en France, il doit toujours passer par une étape cruciale mais parfois douloureuse, le vélo dans le train. La question réapparait régulièrement sur les pages de voyageurs à vélo et comme souvent, il n’y a pas de réponse ultime. Le but n’est pas de faire un laïus critique sur la politique de la SNCF face aux politiques européennes, mais de trouver des solutions pour voyager en France avec son vélo. L’approche n’est pas exhaustive, mais pour voyager des dizaines de fois par avec un vélo, c’est surtout un partage des expériences que j’ai pu vivre dans le train avec un vélo non pliable en bikepacking. Il existe des solutions pratiques pour voyager avec son vélo en France avec un bon rapport temps de trajet/tarif/emmerdement minimum. Il y a plusieurs cas de figure qui apparaissent en fonction des types de train et des régions, je vais en aborder quelques-uns et je compléterais en fonction des nouvelles expériences.
Le sujet a bien sûr était déjà abordé ailleurs et il évolue constamment. Vous pouvez consulter l’article de Bike Café https://bike-cafe.fr/2018/04/transports-et-velos-ce-nest-pas-toujours-simple/
Et les infos officielles :
https://www.sncf.com/fr/offres-voyageurs/voyager-en-toute-situation/velo-a-bord

Les trains régionaux – Bien dans l’ensemble
Théoriquement tous les TER acceptent les vélos non démontés gratuitement avec des espaces dédiés ou au pire sur la plateforme, mais la quantité de place est limitée. Après un week-end de bikepacking entre-amis, il nous est souvent arrivé d’être en galère dans l’espace vélo avec trop de vélos ou pas assez de places selon le point de vue. Et dans ce cas cela peut être problématique, déjà vis à vis des autres usagers, mais aussi avec les contrôleurs. Malgré ce qu’on peut entendre, dans les Hauts de France, tous les contrôleurs et toutes les contrôleuses que j’ai pu rencontrer ont été collaboratifs et souvent sympathiques.

Après il y a des faux-amis, les TERGV. Souvent ce sont des TGV qui font les lignes TER en ne desservants que les grandes gares, ils sont rapides et pratiques MAIS ils n’acceptent pas les vélos montés et lors de l’achat du billet, il n’est pas forcément mentionné que le train est un TERGV. Le cas le plus marquant c’était à la gare de Boulogne-sur-mer après le Lille-Hardelot où les (nombreux) cyclistes avec leur vélo montés souhaitant rentrer à Lille ce sont retrouvé bloqués en gare car pas d’espace vélo.
Les trains Intercités/Corail
Dans les Intercités/Corail et les Corail réformés en TER, il y a souvent des espaces vélos dédiés et gratuit. Mais il m’est déjà arrivé, sur un Paris – Clermont-Ferrand par exemple, de ne pas avoir d’espace vélo et de me retrouver avec mon vélo montés sur la plate-forme. Pour autant je n’ai pas eu de soucis avec le contrôleur.

Les trains de nuit
J’ai pris une seule fois le train de nuit avec mon vélo pour faire un Paris – Rocamadour. Lorsque j’ai pris mes billets, l’employé m’a assuré que je pouvais mettre mon vélo dans le train. Arrivé à l’embarquement (avec un vélo démonté emballé à bout de bras), je me suis fait refuser l’accès au train. Après avoir discuté, j’ai eu accès au train mais avec une réflexion comme quoi je n’arriverai jamais à ranger mon vélo. Une fois dans le compartiment, il est vrai qu’il y avait très peu de place. J’ai dû enlever les sacoches, démonter les roues, la selle/tube de selle, le cintre, la fourche et même les pédales pour pouvoir tout caler sous la couchette. Finalement nous étions que 3 dans le compartiment et je n’avais pas à tout démonter mais si nous nous avions été 6, c’était indispensable.

Le sujet qui fâche – le TGV
Le fameux TGV… Déjà deux cas de figure, le TGV est équipé d’un espace pour vélos non pliable non-démontés (montés c’est plus juste ?!?). Dans ce cas c’est 10€ en plus par billet. Très bien en théorie, mais les trains avec espace vélo deviennent rares où il n’existent plus du tout sur certaines lignes.
Dans le TGV sans espace vélo
Le vélo peut-être transporté gratuitement démonté dans une housse et il sera considéré comme tout bagage. Plusieurs contraintes vont apparaître, déjà mettre le vélo dans une housse « vélo » à la taille réglementaire (120 x 90 cm) et trouver de la place dans le TGV…
Démontage du vélo
Déjà il ne faut pas de mauvaise foi, le but est de prendre le moins de place possible pour pouvoir mettre le vélo dans les espaces à bagages sans problème, donc DÉMONTER LES DEUX ROUES est un minimum, abaisser la selle, mettre le cintre de côté, ça passe pour les petites tailles de vélo.

Avec un vélo en 58×60 avec des roues en 29 pouces, je dois démonter les roues, enlever la selle/tds, démonter la potence/cintre. Je plaque les roues de chaque côté et j’attache le tout avec des straps. J’ai pas de dérailleur mais si j’en avais un je le démonterais. En faisant tout ça, je dépasse un peu les tailles mini, maintenant j’ai une variante un poil plus technique, qui me prend autant de temps et je gagne pas mal de place. Je démonte en plus la fourche que je plaque avec la roue avant. Le tout fait 110x78x40 cm, j’ai même un peu de marge. La manip me prend 15 min sur le quai sans me presser avec l’habitude. Et un autre fait important c’est que mieux le vélo est emballé, plus facilement il sera transportable. Car bien souvent l’emballage se fait au milieu de la gare car on ne sait pas sur quel quai on sera. Mieux le paquet se transporte, mieux ce sera.


La housse vélo
Pour la housse j’en ai déjà vu des plus shlag aux plus élaborées selon les situations. Le but ici est de partir voyager avec son vélo, donc on va pas se trimbaler une housse vélo ou la plus petite possible durant le voyage à vélo.
On est ici en bikepacking et le but et de voyager léger. Donc exit la housse rigide ou la housse de transport Decat pour vélo qui fait la taille d’un sac à dos 20 litres une fois repliée et qui en plus ne respecte pas les tailles maximums de la SNCF. Pour les autres solutions, il y a les moins et les plus acceptables et les réglos.
Les solutions moins acceptables
La méthode facile et assez répandue c’est le film étirable. Avec un rouleau, vous emballer un vélo. Dans le même genre, il y a le sac poubelle de 100 litres, on mets le paquet dedans et c’est réglé . Ces solutions sont pratiques, mais pas reproductibles, ça fait des déchets inutiles et c’est de moins en moins acceptés.

Les solutions pratiques
Par solutions pratiques j’entends celles qui sont bien acceptées dans les trains et qui sont efficaces en utilisant des éléments du packetage déjà présents. Pour celles que j’ai déjà utilisé à l’arrache, c’est la toile de tente, de tarp, la couverture de survie, mais c’est aussi au risque de les déchirer. Le tout saucissonné avec les cordes de haubans c’est pas trop mal, mais ça reste une solution de secours. Personnellement, la plus pratique que j’ai pour le moment c’est le poncho Decat à 6€ avec deux sangles Voile Strap.

Les solutions réglos
Pour les plus réglos, il y a tout simplement la housse légère de vélo, plusieurs marques en proposent comme Tranzbag ou Kori Kohri qui en propose sur mesure. Mais la contrainte, c’est qu’elles ne servent que de housse. A la limite elles peuvent servir de footprint sous le matelas au bivouac mais pas plus.
L’idéal d’une housse qui fasse aussi tarp dans une matière assez résistante et légère, comme le dyneema, j’y ai déjà réfléchi, c’est à mettre en pratique.
Bilan
Face aux nombreux problèmes qu’on peut rencontrer dans les transports multimodaux, il reste pas mal de solutions. Déjà, le démontage et l’empaquetage du vélo est la solution là plus pratique que j’ai trouvé pour voyager entre plusieurs régions. J’avais étudié les transports en cumulant plusieurs TER avec un vélo monté, mais j’arrivais sur des transports sur plusieurs jours et à des prix hallucinants, sans parler des logements. Prendre 15 min au départ et 15 min à l’arrivée du TGV est le plus efficace pour moi. Il faut être rodé, s’entrainer au calme à démonter au moins une fois avant de partir pour ne pas se retrouver sur le quai de la gare avec un vélo à moitié démonté et un train qui part ou pire, de perdre des pièces importantes et se retrouver démuni à l’arrivée. Ensuite le vélo doit être emballé proprement, ce qui limitera les coups et usure qui peuvent faire peur à certains. Et son démontage doit être fait dans un endroit central de la gare pour ne pas avoir à se le trimballer trop longtemps. Puis il faut être au taquet pour entrer dans les premiers dans la voiture et pouvoir ranger le vélo facilement. Personne n’est limité en bagage, donc nous non plus, c’est juste premier arrivé, premier servi. En cas de forte affluence, le vélo peut se ranger sur le carré, l’espace de 4 places sur la plateforme des TGV ou au pire dans la voiture bar, mais ne pas le laisser dans le passage. Cela vous évitera d’avoir le vélo abimer par mégarde ou que quelqu’un se blesse avec ou d’avoir une amende, ça arrive. Une fois où je rentrais un jour d’affluence, j’ai pris une place en première classe pour avoir plus de place car je savais que ça allait manquer, j’ai calé le vélo emballé comme je pouvais, la contrôleuse est arrivée en me disant que mon vélo dérangeais et que c’était dangereux car le dérailleur dépassé. Malheureusement pour elle rien ne dépassait et surtout pas le dérailleur, vu que je roule en Rohloff.. Mais ce n’était pas de sa faute. Force est de constater que les places vélos diminuent dans les trains en France en particulier dans les TGV et qu’on a un peu l’impression d’avoir affaire à une chasse aux sorcières avec nous. Alors qu’il n’y a pas de problème pour les voyageurs avec plusieurs bagages encombrants, des poussettes, etc. Je critique pas mais ce qui marche pour l’un doit marcher pour l’autre aussi. La multimodalité limite l’utilisation du véhicule individuelle, le mieux est de la favoriser surtout que la demande des cyclistes augmente et le développement des espaces vélo dans les trains fait partie des aménagements qui favoriseront les déplacements à vélo. A l’offre de s’adapter mais avec les mesures prises au niveau européen, le vent va être favorable.
Trop bien cet article ! On voit que t’es bien bien rodé quand même 🙂
J’aimeJ’aime
Hello, merci pour toutes ces infos, notamment celle concernant le démontage et l’emballage via un poncho, pas bête du tout. Je vais tester.
La housse de transport décat’ fait le job pour le transport du vélo mais ensuite il faut se la trimballer, c’est l’horreur.
Pour les vélos à frein à disques, il existe des cales qui se glissent dans l’étrier de frein lorsque la roue du vélo est défaite.
On se dit quand même, que dans un monde plus clément et/ou dans un futur proche, la sncf, railcoop, flixbus ou blablabus pourraient mettre en place des choses afin de faciliter la vie des cyclotouristes et autres bikepackers.
J’aimeJ’aime
A savoir que les N° de TER ont 5 chiffres et 4 pour les TGV.
Sur l’appli SNCF, on peut réserver des TERGV avec option vélo mais qui peut poser problème à l’embarquement !
Pour le sac, il est toujours possible de l’envoyer en poste restante sur le lieu d’arrivée. Coût 5.30€ et 15 jours de garde maxi.
J’aimeJ’aime